Je t'aimais

Publié le par Black Flame

Mon Esméralda,

Ces lignes sont les dernières de ton histoire. Sûrement aussi les dernières de la mienne, je ne sais pas encore.

Bientôt peut-être viendras-tu ici. Tu y rencontreras mon âme damnée et mon esprit infernal. Mes secrets les plus sombres te seront dévoilés, et ceux que je sais de Petit Blond et de sa remplaçante de toi.

Je compte tout lui révéler à lui aussi. Ou plus exactement, je compte lui révéler que je t'ai longtemps aimée mais que je me suis fait une raison. Je ne lui dirai rien à propos de ça et d'ici. C'est mon encrière, l'endroit sur cette terre où je me sens le plus libre et le plus moi-même.

Encore une fois, quand il s'agit de toi, je ne trouve pas les bons mots. Je voudrais faire de la poésie, décrire de belles métaphores, dépeindre des images pleines d'inspiration, mais je n'y arrive pas. Je balbutie. Je bégaye. Je bute.

Je n'ai jamais su quitter les gens.

S'agit-il d'un adieu ou d'un au revoir ? J'en sais rien. De toute façon, je n'ai plus mon mot à dire. C'est à toi de choisir. Pour de vrai, cette fois. Définitivement. Au moins pour les prochaines années. Le temps pour moi de tout effacer et tout recommencer.

Ne t'en fais pas pour moi, j'ai l'habitude. Je suis un rêveur, ce n'est pas la première fois que je néglige ma vie pour une femme. La dernière fois, il m'a fallu un an avant de m'en remettre. Une joyeuse année au cours de laquelle j'ai enchaîné les conneries en même temps que les relations foireuses. Une année merveilleuse qui a valu à mon cher ami Petit Blond de me considérer comme le roi des salauds. Cela dit, vu mon comportement avec la gente féminine en cette période, je peux comprendre son opinion.

Je vais t'apprendre une bonne nouvelle. C'est toi qui a mis fin à mon calvaire. Pour toi, j'ai pris la décision d'arrêter de vouloir me foutre en l'air et de faire n'importe quoi.

Oui mais voilà, ce n'était qu'une illusion, un trompe-l'oeil, une diversion. J'ai troqué la prison du célibat pour celle de l'amour. Mêmes barreaux, mêmes frustrations, mêmes colères, mêmes solitudes dans mon lit le soir. A part que j'avais enfin quelqu'un à qui penser. Un objectif dans la vie. Des espoirs à concrétiser.

Aujourd'hui je suis libre, mais à la rue. C'est ça, je suis un désespéré abandonné à la jungle parisienne et à ses tribus de femmelles mijorées canibales qui menacent à tout instant de vous crever les yeux si vous osez poser un regard sur elles.

J'ai peur d'oublier des choses.

Ah oui ! J'ai une dernière faveur à te demander. S'il-te-plaît, je t'en conjure, par toutes les divinités que compte cette terre, ne me demande pas de tout te dévoiler à nouveau et de discuter avec toi si tu as l'intention de m'oublier ensuite. Je n'ai plus la force d'affronter tes silences. Ni l'envie. Ma patience, aussi grande soit-elle, atteint ses limites. Je peux tout te pardonner mais plus tes promesses sans bruit ni avenir.

Tout ce que je veux, c'est une chance avec toi, de te séduire, de te plaire. Un second rendez-vous, juste toi, moi et Paris. Ou alors la délivrance de toi, la permission de t'oublier. Le bonheur ou la liberté.

Il est l'heure de se quitter. Tout est prêt. Plus que ce texte a copier et à insérer avec les autres. J'ai peur tout à coup. Je ne suis plus aussi sûr de moi. Mais il est trop tard pour reculer. J'ai trop repoussé ce moment. A présent, je dois avancer.

Publié dans Esméralda

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