Alea jacta est...

Publié le par Black Flame

    Ma chère E***,
J'ai une confidence à te faire et qui risque fort de nous éloigner davantage. Mais qu'importe ! au point où nous sommes rendus, pire ne serait pas grave. Je t'ai aimée, un jour, au-delà de l'amitié. En fait depuis toujours quand tu m'as donné cette claque mémorable, la plus marquante de toute ma vie. Mais par fidélité pour mon ami autant que par principe, je le nous ai caché à toi, lui et moi. Je refusais de l'admettre ; ne serait-ce que d'y songer ; alors j'ai nié. Jusqu'à cette soirée d'automne passée seul avec toi, où j'ai craqué et me suis pris à te désirer d'amour. Tu étais comme à ton habitude, rayonnante, surprenante, envoûtante, touchante, amusante, tout simplement merveilleuse et unique. Tu étais bien mieux encore ; tu étais pour moi seul. J'ai tenté de lutter, en vain, je n'ai pas résisté. A tes charmes j'ai finalement succombé et je t'ai aimée, malgré moi, en silence, passionnément, à la folie, à en souffrir, à te haïr, du plus que je le pouvais.
    Et puis, "avec le temps va, tout s'en va", je me suis fait une raison. Je vivais dans l'illusion et je devais m'en sortir. Dès lors, j'ai repris la route de mon coeur où je l'avais cessée. Petit à petit, tu t'es éloignée. Jusqu'à aujourd'hui où de toi je suis guéri. Si tu savais seulement combien de fois j'ai écrit cette lettre que je ne t'ai jamais envoyée. Les mots n'étaient jamais les bons d'un moment sur l'autre. Trop excessifs, trop envolés, trop envenimés. Jamais je n'arrivais au bout et chaque fois c'était une épître qui finissait froissée ou brûlée. Jusqu'à cette nuit où tout me vient tout d'un trait. J'ai encore tant à te dire, comme cette déclaration d'amour qu'"il" t'as faite et que "je" t'ai écrite, ou toutes ces fois que j'ai pris ta défense contre lui de ses offenses, ou bien encore que je ne t'ai jamais trahie, si ce n'est par mon silence (pardon), au moins par mes mots. Mais il se fait plus que tard, et il y a longtemps que je devrais dormir. Alors je te quitte. Pour cette nuit ou pour l'éternité. Je ne veux plus te déranger désormais et te laisse seule de décider de la relation que tu veux, ou pas. Quelque soit ton choix, je l'accepterai et ne t'en voudrai de rien.
    En attendant, je te souhaite tout ce qu'il y a de mieux au monde, pour demain et pour toujours.

       Du fond du coeur, J***.

PS : J'ai oublié de te demander une faveur, comme au nom de nos souvenirs d'autrefois ; je voudrais que jamais tu ne divulgues cette lettre et son contenu à P***. Merci.
 

Publié dans Esméralda

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G
l'important est que ces mots t'aient libérés<br /> tu te sens mieux et c'est le plus important<br /> bis
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